Contexte

rider.e est une coopération d’acteu⸱rice⸱s culturel⸱le⸱s. Un projet participatif et collaboratif où chacun·e a vocation à évaluer et repenser, à son échelle, nos pratiques respectives. L’engagement de chacun·e y est indispensable, rejoignez-nous !

2020 : lieux culturels fermés, tournées annulées, le monde culturel s’est enrayé dans un silence assourdissant. Et pourtant, bien que tout fut à l’arrêt, plusieurs voix se sont élevées pour briser ce silence et dénoncer des situations qui ont trop longtemps été ignorées. Petit à petit, le voile s’est levé sur la réalité des violences que subissent les femmes dans le secteur culturel, qu’elles soient au niveau professionnel, qu’au niveau des publics. La parole se libère, en témoigne le mouvement #MusicToo depuis juillet 2020 ou encore la couverture de novembre 2020 du TSUGI magazine, véritable raz de marée dans l’industrie musicale qui a amené la lumière sur une vérité négligée : 

1 femme sur 3 travaillant dans le secteur musical a été victime de harcèlement sexuel*. De l’autre côté de la scène, le constat est tout aussi préoccupant : en France, presque 1 personne sur 2 fréquentant des lieux festifs déclare avoir déjà été victime d’agressions sexuelles, cette proportion s’élève à plus de la moitié s’agissant des femmes**. 

Au-delà des violences physiques, les inégalités et les différences de traitement et d’accueil sont également à déplorer.

La condition des femmes et personnes non binaires dans notre secteur est au cœur de nombreux questionnements, et plusieurs structures culturelles travaillent d’ores et déjà sur le sujet afin de tendre vers une égalité, pour faire en sorte que l’industrie devienne un terrain professionnel d’entraide pour toutes et tous.

Désireux•ses de faire bouger les lignes et surtout de fédérer, Bi:Pole, Act Right et Arty Farty – 3 structures et associations culturelles œuvrant dans l’industrie du spectacle vivant – souhaitent réunir des artistes, des collectifs, des tourneur•ses et agences de booking, des producteur•ices, des diffuseur•ses et des studios qui sont impliqué•es ou souhaitent s’impliquer dans cette lutte contre les inégalités et contre les violences homophobes sexuelles et sexistes.

L’objectif est de rapidement stimuler les échanges entre ces structures hétéroclites, afin qu’elles puissent mettre en commun leurs observations, les politiques et actions menées pour faire émerger de nouvelles études et idées auprès des acteur•ices précité•es, mais aussi auprès des divers•es prestataires qui forment l’écosystème complet de l’industrie de la musique.

Le regroupement de toutes ces études et axes de développement permettra de mettre en lumière les règles, les procédures, les pratiques afin que tou•tes puissent s’engager à transmettre à leurs artistes (en tournées, en résidence ou en studio), leurs technicien•nes, leurs équipes d’accueil et de logistique, leurs partenaires le rider•e. 

En résultera également une boîte à outils dans laquelle nous pourrons piocher et communiquer auprès de l’ensemble des équipes (production, bar, sécurité…) mais également envers nos publics. 

* Étude de 2019 de la C.U.R.A (Collectif pour la santé des artistes et des professionnel.le.s de la musique) et de la G.A.M (Guide des artistes de la musique).

** Chiffres issus d’un article TV5 Monde

Charte

Ces divers prérequis, que chaque professionnel•le du secteur doit être amené•e à considérer, nous ont conduits à la labellisation RIDER•E des contrats artistiques et techniques et au développement d’une boîte à outils où seront mis à disposition les protocoles d’actions afin de prodiguer des conseils, et d’accompagner durant les productions. Par cette démarche, il est question d’engager l’écosystème des professionnel•le•s des filières culturelles européennes afin de tendre vers un secteur plus respectueux de la profession, inclusif des minorités et attentifs à toutes les autres responsabilités, d’ordre environnementales, sociales et autres, nécessaires.

Projet

Quel élément du secteur est-il le plus largement communiqué et attentivement lu par tou•tes les différent•es acteur•ices culturel•les ?

Qu’iels travaillent dans les pôles programmation, booking, régie, administration, communication, technique, juridique, catering, sécurité, actions culturelles, studio, bénévolat et bien d’autres…  tou•tes sont contraint•es de lire attentivement les contrats techniques des artistes (aussi appelé Rider).

Il est, de par sa nature, le document qui définit les besoins techniques et d’accueil de l’artiste programmé•e dans un événement. C’est un document essentiel, qui se transmet, tout corps de métier confondu, dans le cadre de l’organisation d’un événement, de main en main, vers tous les degrés hiérarchiques d’une structure. Depuis toujours, chaque demande de ces contrats techniques (dépassant parfois la limite du raisonnable) est respectée. Depuis toujours y sont intégrées et respectées de précises demandes telles que « Merci de fournir un repas végétarien qui convient aux personnes intolérantes au lactose… ». 

N’ayons alors aucun doute sur la pertinence de ce RIDER.E qui intégrera désormais les pré-requis essentiels en termes de lutte contre les violences homophobes sexuelles et sexistes, et pour l’égalité des genres, qui sont au cœur des débats sociétaux.

Tou•tes les acteur•ices culturel•les détenteur•ices de ce document n’auront d’autres choix que d’appliquer les demandes qui y figurent.